Moulins à vents
Mieux vaut en rire … et puis il faut dignement commencer l'année !
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Voilà la
question
de prime abord saugrenue qui a été adressée au gouvernement par la
député Marie-Jo Zimmermann (UMP) et le sénateur Jean-Louis Masson (sans
étiquette), comme le relate le
blog
de l'avocat Arnaud Gossement. Les deux parlementaires s’interrogeaient
ainsi sur la possibilité règlementaire de peindre les pylônes,
"par exemple vert à la base, puis progressivement gris-bleu vers le sommet",
afin de faciliter leur intégration dans le paysage. Car les couleurs
des mâts et des pales, le blanc et le gris, sont accusées de nuire à la
faune sauvage, en particulier aux oiseaux et aux chauves-souris
(qui ne sortent que la nuit et ne sont pas réputées avoir une supervue …A.).
13ème législature
Question N° : 118068de Mme Marie-Jo Zimmermann ( Union pour un Mouvement Populaire - Moselle )
Question écrite
Question publiée au JO le : 20/09/2011 page : 9982
Réponse publiée au JO le : 06/12/2011 page : 12836
Date de signalement : 29/11/2011
Texte de la question
Mme Marie-Jo Zimmermann
attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement
durable, des transports et du logement sur le fait que dans les pays
européens voisins de la France, les pylônes qui supportent les éoliennes
peuvent être recouverts de peintures différentes permettant de
faciliter l'intégration dans le paysage, par exemple vert à la base,
puis progressivement gris-bleu vers le sommet. Elle lui demande s'il est
réglementairement possible de faire de même en France. Si oui, elle lui
demande également si, lors de l'octroi des autorisations
administratives, le maire de la commune peut imposer un choix des
couleurs en ce sens.
Texte de la réponse
Le Gouvernement a présenté en novembre
2008 le plan de développement des énergies renouvelables de la France
issu du Grenelle de l'environnement. Ce programme a pour objectif de
porter à au moins 23 % la part des énergies renouvelables dans la
consommation d'énergie nationale à l'horizon 2020, grâce à une
augmentation de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) de la
production annuelle d'énergie renouvelable. L'atteinte de ces objectifs
nécessite un fort développement de l'énergie éolienne terrestre, une des
énergies renouvelables les plus compétitives, participant à l'équilibre
entre la production et la consommation électriques. Ainsi, l'arrêté du
15 décembre 2009 relatif à la programmation pluriannuelle des
investissements de production d'électricité prévoit que 19 000 MW de
puissance éolienne seront installés sur terre. La question de l'impact
paysager des installations de production doit être prise en compte afin
d'éviter un mitage visuel du territoire et une dénaturation des
paysages. Ces aspects sont examinés avec soin par les services
instructeurs, notamment au travers de l'étude d'impact environnemental.
Par ailleurs, rien n'empêche aujourd'hui un exploitant de favoriser
l'intégration paysagère de son parc éolien en le peignant d'une couleur
adéquate si besoin. Cette disposition ne peut toutefois, en l'état
actuel des textes, être imposée au travers de la délivrance des
autorisations administratives et relève donc de la bonne initiative des
exploitants.
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Légende : Si j'ai le nez en patate, c'est à cause de ces éoliennes peintes en blanc.
L’an dernier, une
étude de l'université britannique de Loughborough, publiée dans le
European Journal of Wildlife Research,
révélait ainsi que les insectes, tels que les mouches, pucerons, mites,
papillons ou coléoptères, sont particulièrement attirés par la couleur
blanche ou grise d'une éolienne. Les oiseaux ou chauves-souris qui les
poursuivent risquent alors de frapper les pales ou le mât, et d’être
tués dans certains cas, surtout la nuit et en été lorsque les insectes
sont plus abondants. Au contraire, la couleur violette les attire moins,
suivie par le bleu.
Face à ce constat, et dans un souci
d’intégration dans le paysage, certains pays ont changé la couleur de
leurs éoliennes. En Allemagne, le fabricant Enercon peint leur base en
vert. Au Québec, les parcs les plus récents ont aussi adopté un dégradé
de vert. (C'est mignon. A.)
En réalité, le ministère semble avoir oublié l’
arrêté du 13 novembre 2009
relatif à la réalisation du balisage des éoliennes situées en dehors
des zones grevées de servitudes aéronautiques. Ce texte stipule, en
annexe, que la couleur des éoliennes est définie en termes de
"quantités colorimétriques limitées au domaine blanc" et de
"facteur de luminance égal ou supérieur à 0,4",
afin qu'elles soient visibles des avions. Le choix de la couleur, qui
se résume au final à du blanc ou du gris très clair, est donc loin
d'être du ressort de l’exploitant et les immenses mâts ne sont pas près
de se fondre dans nos paysages verdoyants.
(Parce que si en plus, il fallait leur ajoute de gyrophares … A.)
Reste que la couleur n’est pas le seul
facteur entrant en jeu dans le degré d'attraction des insectes et
oiseaux par les éoliennes. La chaleur qu’elles produisent et les
perturbations qu’elles peuvent provoquer sur les organes sensoriels
comptent aussi.
(Par exemple pour les chauves-souris…A)