mardi 18 décembre 2012

Mon village MARMANHAC.



Certains lecteurs (muets) se demandent certainement les raisons qui me poussent à défendre bec et ongles un village pratiquement inconnu et à risquer de me mettre à dos uns partie des gens de la commune de Marmahnac. 



C'est tout simplement parce que j'aime cette commune le plus au monde Plus le Loir gaulois, que le Tibre latin, Plus le petit Liré, que le mont Palatin,  Et plus que l'air marin la doulceur angevine.



Nous vivions dans un village du cantal, en limite du parc naturel régional des Volcans d'Auvergne (ce parc n'était encore que dans la tête de ses créateurs à cette époque) dans la haute vallée glacière de l'Authre. Cette vallée, baptisée Vallée des Poètes en 1941 par le poète Gandilhon Gens d'Armes, qui offre un patrimoine naturel, paysager, architectural et culturel remarquable, a vu naître et vivre une grande partie de ma famille maternelle. Et mon grand père Fernand PRAX y a composé tous ses poèmes.

                 Dans ma prime jeunesse, le village de MARMANHAC (prononcez Marmaniac).

 Marmanhac est une bourgade de moindre importance mais qui peut se targuer de disposer, outre la célèbre fabrique de meubles pour chambres d'enfants COMBELLE (qui fonctionne toujours très bien)
 et l'usine de Fromages COMBELLE (fermée depuis qq années) toutes deux situées respectivement aux entrées sud et nord de l'agglomération; cinq cafés (dont quatre cafés-restaurants et un placé à côté de l'église), deux épiceries qui se font toujours la gueule; une mercerie ancêtre du drugstore (sa position centrale dans le village, permettait aux mémés locales de papoter selon le précepte militaire de "voir sans être vue" ); deux boucheries qui se faisaient concurrence, deux coiffeurs (un pour homme, l'autre pour ceux et celles qui voulaient se faire coiffer); deux écoles (la libre et la pas libre); et la poste (qui fonctionnait à plein régime à cette époque là).



A la sortie du village, Au délaï del pont", le café-restaurant-forgeron Landes, recevait deux fois par semaine la tournée du projectionniste M. Sommeiller qui, dans la salle du café nous passait des films. Parfois les mêmes, mais je pense qu'il le faisait exprès. En effet, Marilou, la couturière espagnole du village ne ratait jamais une séance. Quel plaisir nous avions de l'entendre participer à la projection des Josélito l'enfant à la voix d'or, Josélito le rossignol des montagnes, Josélito toréador , Josélito au Tibet (non pas celui-là). Y a de quoi se mélanger les banderilles, 14 mélos de 1956 à 1969. Mais surtout Notre dame de Paris. Quel grand moment d'anxiété!! Marilou insultait les méchants du scénario et même criait à Gina lolo Brigida: "sauve toi vite pauvre petite, il est derrière toi !!!".




A un kilomètre du village, la vannerie Borne utilisait une main d'œuvre locale importante à la fabrique de mobilier de jardin. Ce village vivait "sur lui même", un vrai Petibonvm" Arverne.



Le tourisme y était favorisé par la proximité des principales routes touristiques dont la "route des crêtes", la situation par rapport aux principales curiosités (Salers et ses environs), le puy Mary et le puy Griou; de charmants ruisseaux poissonneux; mais aussi trois châteaux:

le château de Sedaige (historique et répertorié sur les guides)


celui de la Voulte (ancienne propriété de François Marsal, Attaché au cabinet de Georges CLEMENCEAU, en qualité de responsable des questions économiques (1917-1918 )




et la ferme forte d'Estang du XIème (qui mériterait vraiment une réhabilitation tant son architecture défensive intérieure et extérieure est particulière) qui protégeait autrefois l'entrée de la vallée de l'Authre. L'école publique recevait durant l'été les petits Aurillacois pour la colonie de vacances. Deux petits hôtels modestes mais confortable et tenant bonnes tables délectaient leurs clients de leurs délicieux bouriols et de non moins savoureux tripoux maison.


Ces années là, mère employée des PTT à AURILLAC y avait été mutée à sa demande en qualité de receveuse titulaire. Je goûtais alors, venant du chef lieu, AURILLAC, les joies de la vie au grand air en compagnie de nouveaux copains avec qui je sillonnais les bois et les prés les jeudis et les jours de vacances. Faut dire qu'il y avait de quoi se distraire, entre le parc du château de Sedaiges ceinturé de "hauts murets" (que nous franchissions en cachette), les grottes dans les rochers surplombant de part et d'autre la vallée, les bords de la rivière jusqu'au lointain "Cambou" qui nous servait de piscine l'été. 

                                                             photos : Fonds Abbé Gély

Et même les orgues basaltiques, qui ourlent la hêtraie drapant le plateau de Vermenouze, que je suis un des rares à me vanter de connaître. Elle ne sont répertoriées dans aucun guide touristique, et c'est tant mieux car elles sont bien plus belles que celles de Bord et celle de Saint Flour. Combien de cabanes avons nous construites dans les bois de "la voulte" ou du "bout du lieu"! Combien de kilos de noisettes avons ramassés lorsque l'été tirait à sa fin!! Et de kilos d'écrevisses pêchés à la balance dans les "gourgues" noires et inquiétantes de la prairie du "mas de sédages"!!! Vous me ferez penser à vous raconter un jour, une histoire sur ce sujet.




Je peux, les yeux fermés, vous faire visiter l'emplacement de la Forteresse ruinée 12ème de Roquenatou (je pense à la traduction de roque nauto = notre rocher) envahie par la végétation et sa chapelle du 11ème qui fut le camp, pendant les guerres de cent ans (1388) de nos ennemis anglais; vous conduire aux camps Français d'où les nôtres leur tenaient tête à proximité de mon cher hameau de Mézergues.


Sans me vanter, je peux dire que la commune de Marmanhac est une des plus agréable que je connaisse. Et où je passais les plus belles années de mon adolescence.  Mais toutes ces considérations n'ont aucun intérêt pour les spéculateurs.
 
                 Qu'elle est belle, cette vallée de l'Authre!!! Et pour combien de temps encore?

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Vince "Africantal"